Les humanoïdes dans le commerce : coup de bluff ou réel intérêt ?

La robotisation dans le commerce est plus que jamais d’actualité. Selon Olivier de Panafieu – co-managing partner de Roland Berger France, « on est dans une période préparatoire d’une révolution qui devrait survenir d’ici 1, 2 ou 3 ans. Les fonctionnalités des robots vont fusionner pour arriver à des applications plus globales qui vont amener à une réinvention des magasins. » Mais ces robots ont-ils un réel intérêt en termes de productivité et de compétitivité ?

Le double effet robot ?

Si elle est dans une phase de transition, la robotisation prend de plus en plus de place dans les magasins. Pour Olivier de Panafieu, « tout dépend de la nature du use case que l’on cherche. » En amont, les robots effectuent des tâches auparavant exécutées par des humains et sont déjà omniprésents avec les transpalettes.

Leur nombre croit dans les zones de picking, des zones qui tendent à devenir plus dynamiques, plus « goods to man», avec une optimisation des flux humains. Ce constat est également valable en aval, pour l’observation des traffics, le paiement et l’interaction avec les clients.

Le boum de 2016

C’est en 2016, que l’explosion de la robotisation humanoïde a eu lieu. La raison : la baisse du coût des robots, les rendant plus accessibles (20 000€), et des algorithmes d’intelligence artificielle qui ne cessent de progresser. Les robots répondent à la problématique des retails qui doivent réduire leur coût d’exploitation tout en recherchant des solutions pour inciter les consommateurs à revenir dans des magasins devant être plus attractifs.

Un effet Wow … mais pas que !

C’est sympa et rigolo d’entrer dans un magasin et d’y découvrir un robot humanoïde qui vous parle ; c’est ça l’effet Wow. Mais derrière cette opération de communication, y-a-t-il une valeur ajoutée ?
Olivier Campo – responsable commercial zone Europe Sud de Softbank Robotics (leader mondiale de la robotique humanoïde), est catégorique : « Il est important de définir où positionner le robot pour apporter une réelle valeur aux clients. Les tâches répétitives en magasin (donner des infos sur un produit, vérifier si tel ou tel produit est en stock dans ce magasin, réaliser du click & collect …), c’est pour tous ces types de services qu’il y aura une valeur ajoutée, pour le client ou le retailer.»

Pepper, le plus connu des robots

Pepper , (vous savez le robot blanc des voitures Renault https://www.dailymotion.com/video/x5ds5jl ), a déjà 15 000 petits frères chez 300 clients en Europe : Bricorama, Darty, Optique 2000, Carrefour, Uniqlo … Pour Olivier Campo il est un véritable atout pour les magasins : « on a une partie émotionnelle avec la voix, le langage corporel, la forme humanoïde, mais aussi la partie informations. Le client qui rentre dans un magasin veut vivre une expérience impactante, s’en souvenir et la rattacher à une marque. La plupart des retailers cherchent à se différencier et c’est en cela que Pepper peut les aider. »

Avec l’intelligence artificielle, l’arrivée d’assistants vocaux de plus en plus performants, la communication avec les robots sera plus naturelle. La voix étant l’interface de demain, il semble logique de l’utiliser sur un robot humanoïde couplé à son langage corporel. Aujourd’hui, la robotisation est d’ores et déjà très efficace pour l’analyse des traffics à des fins sécuritaires et marketing, mais également pour faciliter les transactions de paiement. Les robots ne sont donc pas des gadgets.