PARTENARIAT CARREFOUR – GOOGLE : MARIAGE STRATEGIQUE OU DE RAISON ?

A l’instar de Monoprix & Amazon, de Auchan & Alibaba, Carrefour franchit lui aussi un grand pas dans sa transformation digitale, en lançant son hub digital avec Google.
Vraie bonne idée ou pari osé, Cofordis s’est penché sur le sujet.

Carrefour a décidé lui aussi de s’allier avec un acteur majeur du digital : Google.
Le groupe se positionne ainsi pour ne pas être en retrait de l’évolution massive du commerce vocal. La perspective de ce marché à 2022 est de 34 milliards d’euros*.
Depuis le début de l’année, il est désormais possible d’acheter les produits Carrefour via les réseaux numériques de Google : Google Home (enceinte connectée), Google Shopping (plateforme de commerce en ligne) et Google Assistant accessible sur smartphones, téléviseurs et montres connectés.

Véritable risque ?

On peut légitimement se poser la question, lorsque l’on sait que Carrefour ne facturera pas directement ses clients qui commandent via Google.
De plus, l’accord prévoirait un pourcentage versé à Google sur les achats payés. 

Autre sujet d’interrogation : la confidentialité des données. Les paiements et les commandes passés sur Google Home, permettent donc au géant digital d’avoir accès à toutes les informations des utilisateurs (paiements, habitudes …). Un bon moyen d’enrichir son fichier clients pour pas cher !
Google ne disposant pas des mêmes infrastructures qu’Amazon, le risque de se voir absorber par ces GAFA serait moins grand pour Carrefour. Ce serait même une question de survie si l’on écoute Yannick Franc – Directeur Stratégie Retail et e-commerce chez Equancy : «Beaucoup de retailers se disent qu’il vaut mieux collaborer avec les géants du numériques, plutôt que de disparaître à petit feu Â».

Serons-nous espionnés ?

On peut sérieusement le craindre !
Déjà avec les cartes de fidélités, les distributeurs en savent beaucoup sur leurs clients.  Le nombre de détenteurs de cartes Carrefour, Auchan et Leclerc est équivalent à celui de la population active.
Mais avec l’intervention de l’Intelligence Artificielle, la collecte de données ira encore plus loin. On ne sera pas étonné d’apprendre qu’Amazon, par exemple, écoute les conversations des utilisateurs de ses assistants vocaux…
Avancée technologique ou dérive commerciale, il est important de se poser la question qui est de savoir comment toutes ces données pourront rester sous contrôle.

Ce partenariat peut susciter de nombreuses questions lorsque l’on admet que Carrefour ressemble au Petit Poucet face au géant Google, et ce, même si les dirigeants de Carrefour se veulent rassurants. Le groupe ne risque-t-il pas de perdre son savoir-faire de commerçant ? Où sera l’expérience client ? Cette solution (risquée ?) ne serait-elle pas un miroir aux alouettes ?
L’avenir nous le dira …

* Source OC&C