Costco, le géant américain débarque en France (Partie 2)

ostco secoue la grande distribution. Mais jusqu’à quel point …

Les grandes enseignes dites classiques se sentent-elles menacées par ce nouvel arrivant ? Comment réagissent-elles ?

Gary Swindells, le directeur général de Costco France, estime qu’il n’est pas un concurrent : « Celui vient chez Costco continue d’aller à l’hypermarché. Chez moi, le client trouvera du camembert au kilo. S’il veut une portion de 230gr, il ira dans un hyper. »

Les grandes enseignes sont implantées depuis longtemps en France. Elles sont de plus, installées dans une démarche de digitalisation, d’une expérience client personnalisée, d’offre large (locavore, bio, produits exotiques, prix s’adaptant aux différents budgets …) ; l’opposé de Costco qui est du cash & carry, zéro merchandising & marketing, pas de Drive.

Alors Costco fait-il vraiment trembler les Leclerc, Super U et autres enseignes ?

« Si les magasins Costco pratiquent des prix plus bas, on s’alignera ! » : Michel-Edouard Leclerc.

Michel-Edouard Leclerc s’est confié à Capital.fr sur l’arrivée de Costco dans l’hexagone.

« Le concept est intéressant. Pour le grand-public, ce système de club privé est inédit en France et peut très bien fonctionner. Maintenant l’ouverture d’un magasin ne sera pas une révolution : elle remplira les pages des gazettes mais ne fera pas la pluie et le beau temps. »

Philippe Cahen, prospectiviste, est beaucoup moins optimiste. « Costco risque de donner du fil à retordre aux hypermarchés français. Il y a du hard-discount plus en accord avec le pouvoir d’achat des ménages et « l’achat plaisir ». On le voit Costco veut faire concurrence aux hypermarchés et ainsi devenir le maître des lieux … et le maître du temps. »

Olivier Dauvers – Web Grande Conso – rappelle que : « la première attente du consommateur reste d’en avoir le plus possible pour son argent. Costco nous rappelle donc que l’essentiel n’est pas d’avoir l’offre la plus large possible. Costco c’est l’offre d’une supérette dans la taille d’un supermarché. Pas + de 4000 produits y sont référencés, l’équivalent d’un Carrefour City. On n’y trouve pas ces produits d’hyper qui finalement ne se vendent qu’une fois par trimestre. » Pour lui, « le gâteau ne grossit plus et la réponse des hypers les plus proches se fera surtout par des promotions sur les gros volumes. On ne va pas réinventer une nouvelle forme de vente. Et les hypers et supers, malgré leurs difficultés, restent les formats leaders et de très loin pour les dépenses alimentaires. ».

« On reste serein »

Système U reste zen. « Costco va impacter les gros hypers en périphérie des grandes villes, mais pas nos magasins de taille intermédiaire et plutôt en zones rurales. Nous, nous proposons du conseil et des produits locaux. Ce n’est pas Costco qui va faire des crêpes du coin … On reste serein. ».

Côté Carrefour, Casino, Auchan, pas de commentaires pour le moment même si en 2014, Auchan, un franchisé Carrefour et Cora avaient posé un recours devant la CNAC pour que l’ouverture de l’entrepôt Costco soit une nouvelle fois reportée. Mais Costco a fini par ouvrir ses portes.

Une chose est claire : Costco ne part pas à la conquête d’une clientèle qui fait ses courses chaque semaine. Sa cible : des clients établis dans une zone géographique large, qui font leurs courses 2 fois par mois ou moins et qui achètent en grosses quantités.  Les grandes enseignes doivent-elles avoir peur ou simplement se réinventer face à une floppée d’offres alternatives ?