Les caisses automatiques, outils de valorisation de personnel ? Mais Si !

Depuis des années, les caisses automatiques fleurissent partout : stations essence, gares, restauration rapide, magasins de sport, de bricolage, ameublement, cinéma, La Poste … et bien sûr dans la grande distribution.

Alors que le métier de caissière se révèle être bien souvent un travail pénible (clients désagréables, mouvements répétitifs, temps morts, horaires décalés, emplacements froids car souvent installer près des entrées, caisse installée trop haute ou trop basse donc mauvaise posture …), pourquoi continuer à demander à des humains de faire des tâches difficiles alors qu’elles pourraient tout aussi bien être exécutées par une machine ?

Libérée, délivrée, l’hôtesse de caisse pourra évoluer vers un véritable service client et ce transfert de compétences n’entrainera pas nécessairement de suppression de postes ou de perte d’heures de travail.

La société évolue, les métiers aussi !

Les habitudes d’achats ont bien changé et le métier d’hôtesse de caisse est devenu ingrat et désuet. Le regard porté sur ce métier est souvent dévalorisant. Il est temps d’évoluer vers des fonctions plus gratifiantes où la polyvalence est de mise.

L’installation des caisses automatiques permet justement de s’orienter vers des tâches où l’humain est irremplaçable.

Les heures économisées grâce à la diminution des articles passés par les caissières (-3,5%), sont réaffectées au service client ou ailleurs comme l’explique Philippe Dauphin, PDG de Wincor Nixdorf : « les salariés qui ne sont plus aux caisses sont redéployés vers d’autres tâches, comme le remplissage des rayons par exemple ».

Si ces emplois restent majoritairement féminins, ils ouvrent à de nouveaux métiers nécessitant des formations spécifiques : superviseur, contrôleur (pour éviter les vols) et administrateur qui gère le management de caissières, la fluidité des clients, les annulations…                                                                                                                      Car même si elles étaient déjà en contact avec le client, le relationnel change ; elles doivent désormais les former à l’utilisation de ces machines et cela demande diplomatie, patience, une logique différente. Elles accueillent et guident les clients qui bien souvent ne lisent pas les instructions sur les écrans !

Des machines bien pratiques …

Il est vrai qu’une machine peut avoir des avantages sur l’homme ; elle ne râle pas, ne tombe jamais malade, est très facilement opérationnelle en cas de « coup de feu », est moins encombrante qu’une caisse classique (on peut donc en placer plus dans un même espace)…

Mais si le SCO (Self Check out) continue sa percée (il y en aurait 10 000 aujourd’hui), il ne tue pas pour autant les emplois : dans un magasin équipé à 40%, il y a 4 hôtesses en moins dans une équipe 70,

… Mais des machines aux performances limitées.

« Les caisses automatiques auront toujours des limites et des aléas techniques qui rendront nécessaire la présence de professionnels » explique la sociologue Sophie Bernard.

Le client peut payer en espèces ou en CB, mais pour un règlement par chèque, Ticket Restaurant, pour l’utilisation de coupons de réduction ou de la cagnotte accumulée sur la carte de fidélité, pour retirer les anti-vols des textiles, CD etc, un assistant doit intervenir ; la machine ne sait pas le faire toute seule.

Un changement de métier pour un mieux-être.

Autre avantage primordial de ces caisses automatiques, c’est la baisse des TMS (troubles musculo-squelettiques). Une hôtesse de caisse dite classique déplace environ 3 tonnes d’articles dans une journée et tourne jusqu’à 9 000 fois la tête. La Sécurité Sociale estime à 1 million le nombre de journées non travaillées à cause de ces troubles.

L’apparition des caisses automatiques est une mutation économiquement importante et l’accueil devient un avantage concurrentiel sur lequel mise les dirigeants ; c’est même devenu un argument commercial.

Une caissière qui n’était jusqu’alors qu’un centre de coût devient désormais un centre de profit.