2018 : Explosion du social commerce ou pas ?
Sachant qu’1 français sur 2 est présent sur les réseaux sociaux et qu’il y va plusieurs fois par jour (1/3 du temps passé sur internet), les marques auraient tort de ne pas exploiter cette manne de clients potentiels.
Une page Facebook ou Instagram est désormais un véritable outil de vente et 45% des 18 – 35 ans aimeraient pouvoir y faire leurs achats.
Mais la France est-elle prête à se lancer dans ce nouveau mode de vente ? N’est-ce pas trop tôt ?
Quelles sont les conditions pour que ce commerce connecté se développe ?
Il semblerait que tous les feux soient au vert pour que le social commerce explose en France cette année.
« 2018 sera l’année du social commerce »
David Mingeon – Directeur Général d’Havas Paris et expert retail – est convaincu que c’est le bon moment pour les marques de se lancer dans le social commerce, mais à 3 conditions :
- les français surconsomment du réseau social. Il faut donc que ces réseaux sociaux s’organisent pour accueillir les marques correctement.
- une utilisation totale d’internet sur les mobiles est impérative (2/3 des connexions internet se font sur les smartphones).
- tous les acteurs du social commerce doivent proposer des outils In-app pour les transactions. Exemple : les boutons Buy It comme aux USA sur Instagram, Facebook, Snapchat ou Pinterest.
Instagram, pionnier du social commerce
Sur Instagram, les utilisateurs peuvent déjà acheter grâce à un « swipe up » qui les renvoient vers l’application ou le site de la marque.
Cette année, aux USA, elle lance la Solution Shopping, le moyen d’une expérience plus poussée avec les marques.
En allant sur un post où la marque aura pu taguer 5 produits différents, l’utilisateur pourra cliquer sur un des tags et arriver, toujours sur Instagram, sur une nouvelle page où il trouvera diverses informations sur le produit (description, prix …).
L’utilisateur ne souhaite pas acheter immédiatement ? Il sauvegarde le post et y revient plus tard. A l’inverse, s’il est prêt, un lien sortant l’amènera directement sur le site de la marque pour y finaliser son achat.
Outre le fait d’amener un client à acheter, cette étape intermédiaire évite les achats compulsifs et permet aux marques de déceler les intentions d’achat des utilisateurs ; un vivier d’informations !
Comme pour un « vrai » shopping, le client potentiel peut prendre le temps de la réflexion.
Est-ce le bon moment ?
Selon une étude de BI Intelligence de décembre 2016, 72% des marques qui ont un buy button sur les réseaux sociaux, n’ont enregistré aucune vente liée à cet outil.
Dés 2014, Twitter et Facebook avaient supprimé ce système.
Alors est-il trop tôt pour se lancer dans ce type de commerce ?
Selon David Mingeon, « on vit dans un énorme labo d’abord débuté en Chine. Les applications dites sociales sont devenues courantes dans le mode de consommation des chinois. »
Une question est donc légitime : pourquoi le social commerce fonctionnerait-il en Asie et pas en Europe ?
Plusieurs modèles existent : Shu Bubble tag, bouton Buy It, Stories swipeable ; reste à trouver ce qui convient au marché français.
Adieu les sites de e.commerce ?
Pour Julie Pellet – Responsable du développement Europe du Sud chez Instagram – « il y a toujours besoin de site de e.commerce. Pour faire la transaction jusqu’au bout, il faut pouvoir relayer le produit vers un site de e.commerce. »
Pourtant, 50% des Instapreneurs n’ont pas de site internet, mais sont présents sur les réseaux sociaux pour y faire découvrir leurs produits. Ils renvoient ensuite vers des boutiques physiques. C’est là où le digital influence également le trafic en magasins.
La France balbutie dans le social commerce, mais pour 53% des PME françaises, Instagram a permis une augmentation de leurs ventes. Facebook a déjà débuté via les market places.
Les experts prédisent que 2018 sera l’année charnière du social commerce en France et déjà 20% des consommateurs français vont d’abord sur le profil Instagram d’une entreprise avant de concrétiser leurs achats.