Faire ses achats autrement (partie 1)

Les français sont-ils accros aux abonnements ? Tout laisse à penser que oui : téléphone, carte de train, de bus, streaming vidéo, musique, profil professionnel sur le web … et même ses courses !

Plus qu’un simple effet de mode, c’est une nouvelle façon de consommer qui touche tous les secteurs : cafés, eaux, lentilles de contact, rasoirs, chaussettes … jusqu’au croquettes de Médor et Félix !

Avantages, inconvénients ; tour d’horizon des courses par abonnement.

La référence de ventes sur internet, Amazon, a lancé Pantry … garde-manger en français, avec une punch line qui dit tout : « Economisez en vous abonnant ».

Réservé aux clients Premium (49€/an), le programme est simple : le client choisit les articles qu’ils consomment le plus, en détermine la quantité, la fréquence de livraison (parfois gratuite), et bénéficie d’une remise par rapport au prix du site. L’abonnement peut être résilié à tout moment. Par rapport à Carrefour Market, Amazon serait 25% moins cher (prix calculés avec une remise de 15% lié au profil du client ; le rabais par défaut étant de 5%).
Les résidents de Paris peuvent même recevoir des produits frais en 1 heure.

Inconvénient : seules 3800 références sur 2,8 millions sont éligibles à Pantry.

Des entreprises plus sereines.

Un des avantages de ces abonnements est qu’ils génèrent des volumes de ventes réguliers et des revenus récurrents. Les entreprises connaissent donc à l’avance les produits qui vont être vendus, et peuvent ainsi prévoir leur stock et leurs recettes. La gestion de la trésorerie en est simplifiée. Avec ce mode de vente, plus d’intermédiaires. L’abonnement est également un moyen de réaliser gratuitement des études marketing, en testant des produits auprès des abonnés.

Le Bic Shave Club : l’exemple français.

Dans un marché du rasoir dominé par son concurrent Gilette, Bic fait son entrée sur internet et arrive sur le marché du rasoir rechargeable. Pour 5 à 9 euros par mois, le client reçoit ses lames grâce à son abonnement au Bic Shave Club. Si en France cette niche ne représente que 2% du marché global (400 millions d’euros) (source Nielsen), Thomas Brette, directeur de la catégorie rasoir chez Bic estime que « ce nouveau canal de distribution pour ce type de produits est en train de naître dans le monde ». Laurent Laforest – Directeur du Bic Shave Club précise que « Bic propose un très bon rapport qualité-prix, avec un tarif 40% inférieur à ce que l’on trouve dans la grande distribution ».

Des fruits et légumes aussi !

Le maraichage n’est pas en reste non plus. Avec monpotager.com vous créer votre propre potager de 15 à 100m², en choisissant vos produits de saison. Des producteurs locaux cultivent vos fruits et légumes et vous êtes livrés à domicile ou dans un point relais lorsque la récolte est prête. Tout ça pour 15 à 100€/mois. Vous pouvez même ajouter des œufs, de la bière bio, des confitures … à votre panier.

Petit bémol : monpotager.com n’existe que dans la région parisienne, lyonnaise et bordelaise.

La vraie bonne idée pour tout et tous ?

Les abonnements pour les courses touchent autant les Millennials que les Séniors : l’offre est si vaste ! Il est même possible aujourd’hui de recevoir chaque mois, dans sa boîte aux lettres, un nouveau vin à découvrir. En pratique, le vrai plus c’est la fin de la corvée des courses et un gain de temps. Avec cette tendance aux multi-abonnements et le développement de la livraison à domicile, on ne voit pas les limites de ce mode de consommation, même si aujourd’hui le secteur des produits non-alimentaires n’en est qu’à son balbutiement : 5% de ces achats sont faits via internet.

Compatible sur smartphone, ordinateur, ces solutions sont omniprésentes dans notre quotidien, partout et tout le temps. Pourtant ces abonnements, s’ils permettent une maîtrise des dépenses pour les courses habituelles, ne seraient-ils pas un piège pour le consommateur ? Il est très tentant de vouloir tout découvrir, avec le risque non seulement d’exploser son budget mais également de gaspiller.