Covid-19 : Sale temps pour le commerce … Pas forcement … (Partie 1)
On ne peut l’ignorer : la COVID 19 a bousculé les commerces de proximité, mais pas que.
La grande distribution classique a également souffert, malgré le boum du Drive.
La question qui se pose est, que va devenir le retail, car après la COVID 19, se profile le moratoire sur la création de nouveaux espaces commerciaux.
Cofordis s’est penché sur ces 2 phénomènes qui vont forcément impacter le commerce que l’on a connu.
Un moratoire sur les zones commerciales
Parmi les 146 propositions de la Convention Citoyenne sur le Climat, il y a le moratoire sur les nouveaux projets de centres commerciaux. Approuvé par Emmanuel Macron et Jean Castex, il sera discuté pendant le Conseil de Défense Ecologique fin juillet.
Delphine Balto, qui souhaite sauver le commerce de proximité, pense que l’«on ne peut pas continuer comme ça, à détruire de cette façon. On détruit l’équivalent d’un département tous les 10 ans (terres agricoles, espaces naturels …) ». A noter que la députée écologiste des Deux-Sèvres avait, début juin, déposé un moratoire au sujet de la construction d’entrepôts des mastodontes du e-commerce
Pour sa part, Barbara Pompili – Ministre de la Transition Ecologique, estime que la décision concernant les ouvertures d’entrepôts du e-commerce doit être prise après le moratoire sur les zones commerciales, et après une mission parlementaire évaluant ses conséquences sur l’environnement et l’emploi.
Un temps contre ce moratoire visant les entrepôts de e-commerce, craignant pour la compétitivité et l’emploi, Bruno Lemaire – Ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, préconise l’utilisation de terrains en friche ou déjà construits, pour leur implantation.
Amazon en ligne de mire
Pendant le confinement, Amazon avait dû fermer des entrepôts, restreindre son activité en France.
Ce moratoire ciblant les zones commerciales fait grincer des dents car l’implantation d’entrepôts gigantesques comme ceux d’Amazon, est tout aussi ruineuse écologiquement parlant, que la construction d’espaces commerciaux.
Mais un autre problème se pose : si Amazon ne peut plus s’agrandir en France, se seront des milliers d’emplois en moins.
Amazon, c’est + de 20% de parts de marché du e-commerce, 11 centres de distribution et entrepôts sur le territoire français, qui génèrent 30 000 emplois directs et indirects. Le géant américain représente 9 300 emplois directs sur les 200 000 qui découlent du e-commerce.
Amazon prévoit d’ouvrir d’autres entrepôts dans l’hexagone, et si ce n’est pas possible, il s’installera dans les pays voisins, continuera de livrer en France, mais sans création d’emplois.
Selon Alma Dufour – chargée de campagne de l’association Les Amis de la Terre, « la vraie raison de l’hésitation du gouvernement est la puissance d’Amazon et d’Alibaba ».
Un avis contradictoire
Si ce moratoire paraît essentiel aux yeux de certains, Yves Puget – directeur de LSA, est contre. « Protéger l’environnement est un vrai sujet, mais ce moratoire est une mauvaise réponse, car le commerce est la 6ème cause de l’artificialisation des terres. Avant il y a l’immobilier, avant même il y a le sport et encore avant il y a la culture. On construit des stades de foot, des salles de concerts ».
Yves Puget va même plus loin en estimant que ne plus construire de zones commerciales engendrera de gros problèmes pour les villes, et ce d’ici 10 ans. « Montpellier c’est + 9 000 habitants tous les ans. Toulouse + 7 000. Il faudra bien qu’ils aillent faire leurs courses ces gens-là. »
Les conséquences de la Covid 19 sur le commerce ont été foudroyantes. Il est évident qu’il y a un avant et après confinement dans la manière d’acheter.
Si le e-commerce a tiré son épingle du jeu pendant cette période si particulière, tout n’est pas perdu pour les commerces de proximité. Mais aujourd’hui plus encore, ils vont devoir se diversifier dans leur façon de vendre, de communiquer, de fidéliser leurs clients. Et l’arrêt de construction de nouvelles zones commerciales est sûrement une chance à saisir.