Protection de l’environnement, RSE, transparence : la culture du paradoxe ! (partie 1/2)
Le monde du commerce et des industriels navigue en plein illogisme : suppression des prospectus d’un côté, multiplication des emails pourtant polluant de l’autre, tout cela au nom de la protection de l’environnement.
Cofordis décortique cette perception perturbée de la réalité.
On assiste à une véritable bizarrerie : les grandes enseignes et les retailers s’engouffrent dans le retail media, grand consommateur d’énergie et provoquant une pollution latente, et parallèlement, ils se disent respectueux de l’environnement en prônant la sobriété numérique…
La sobriété numérique : une manière de redorer son blason ?
La protection de l’environnement est une des préoccupations de clients plus attentifs à ce qu’ils achètent.
La disparition progressive des prospectus fait grand bruit, mais cela ressemble beaucoup à un écran de fumée.
Certes, l’impression, l’acheminement des catalogues papier ne sont pas écologiquement corrects, mais c’est oublier un peu trop vite que leur remplacement par des emails de plus en plus nombreux et généralement mal ciblés, ne protège en rien la planète.
En effet, envoyer des emails n’est pas écologique !
– 1 mail d’1 Mo envoyé à une personne c’est 24 heures de consommation d’une ampoule électrique (19 gr de CO2).
– des emails envoyés pendant un an à 100 salariés équivaut, en CO2, à 13 allers-retours Paris-New York …
– stocker un email pendant un an a le même bilan carbone qu’un sac plastique (10gr de CO2).
– envoyer 4 500 mails durant un an (soit 12,3/jour) pollue autant que faire 100km en voiture …
En clair, avec une moyenne de 4gr de CO2/mail, on arrive à un total de 410 millions de tonnes de CO2 générés … alors que le transport aérien a émis 918 millions de tonnes CO2 en 2019.
La loi REEN (Réduire l’Empreinte Environnementale du Numérique) adoptée en novembre 2021, imposera aux entreprises dès 2024, de modifier leur comportement : obsolescence programmée rallongée (4 ans au lieu de 2 pour un smartphone = 50% d’amélioration du bilan environnemental), critères d’écoconception des services numériques (choix des polices, hébergement des sites web …) …
La Responsabilité Sociétale des Entreprises pourrait devenir un moyen d’interagir avec ses clients afin de les fidéliser.
Les terminaux pointés du doigt
La fabrication des terminaux est à la base de la pollution environnementale ; notre ordinateur, téléviseur, smartphone aura alors déjà émis 79% du volume d’émission de gaz à effet de serre qu’il produira dans toute sa durée de vie.
Autre gros problème, celui des ressources en minéraux, métaux … nécessaires à leur fabrication : elles ne sont pas inépuisables, loin de là.
Frédéric Bordage – Expert en démarche de sobriété numérique et eco-conception, alerte sur le fait que notre génération pourrait être la dernière « à profiter sans contrainte du numérique ». Selon lui, « il nous reste au mieux quelques décennies de stocks de matériaux avec lesquels on fabrique le numérique et la technologie en général ».
Pour exemple, « une simple conversation avec ChatGPT équivaut à vider une bouteille d’eau de 50cl » et les data centers de Google aux USA ont consommé 12,7 milliards d’eau douce en 2022 (dont 90% d’eau potable) !
Lutter contre la pollution numérique
Une application, l’envoi d’un email coûtent cher et le matraquage publicitaire n’apporte généralement pas les résultats escomptés.
Une des solutions pour réduire cet impact environnemental est une amélioration du ciblage des envois. C’est d’ailleurs ce que fait OmarIA en proposant des emailing ultra ciblés pour répondre précisément aux attentes des clients, et en envoyant ainsi moins de messages.
L’affichage environnemental bientôt obligatoire pour tous les services et produits, amènera les clients à rechercher les produits les plus eco-responsables, comme cela a été le cas avec Nutriscore. Transparence, QR code à la place des code-barres, « Nutriscore » environnemental : les marques vont devoir mettre en place une réelle politique de préservation de l’environnement, et ne plus se cacher derrière des démarches pseudo vertueuses et transparentes sur le carbone alors qu’elles sont de grosses consommatrices de data via des offres numériques généralistes.
Des enseignes ont déjà amorcé ce virage : rendez-vous en partie 2.