Innit, encore plus fort que nutri-score ! (2/2)

Cofordis s’appuie sur les interviews des directeurs marketing et digital de ces enseignes pour afficher quelques constats évident après quelques mois d’utilisation.

L’expérience Carrefour

Pour Amélie Oudéa-Castéra – Directrice Éxécutive e-commerce, data et transformation digitale du Groupe Carrefour, l’objectif avec l’utilisation d’INNIT est simple : « INNIT permet de leverager le digital pour proposer dans le cadre des parcours d’achat sur le site e-commerce, une information nutritionnelle aidante Â».

Ce qui a convaincu Carrefour, c’est qu’INNIT traite également le sujet des additifs (contrairement à Nutri-Score). Cela rentre parfaitement dans le programme Act For Food de l’enseigne qui souhaite éliminer des produits proposés, des substances controversées, nocives dans l’alimentation, être plus focus sur le bio (Carrefour a d’ailleurs racheté Bio C’Bon).

Mais Carrefour voit surtout en INNIT l’opportunité de personnaliser l’expérience client.

Chaque client peut paramétrer d’une manière très fluide et différenciante, des informations nutritionnelles reflétant ses préférences : intolérances alimentaires, régime sportif ou méditerranéen… tout en respectant la confidentialité de ses informations (RGPD garantie) : « Carrefour est fier d’avoir été pionner sur cette action là qui marie à la fois l’information nutritionnelle, la responsabilité que nous avons en tant qu’entreprise, le sens du client et une qualité d’expérience sur le digital Â» se félicite Amélie Oudéa-Castéra.

Si les chiffres restent confidentiels, Carrefour est satisfait de la progression des créations de comptes qui leur donne un bassin d’audience suffisant « pour apprendre des choses intéressantes Â».

Un point important est relevé : le faible taux de désengagement avec un nombre infime de suppression de comptes ou de désactivation.

Le groupe travaille à une mécanique de filtres qui permettrait aux consommateurs qui le souhaitent d’afficher les scores des produits correspondant le mieux à leurs attentes.

Carrefour veut casser ce planogramme qui saute aux yeux des clients lorsqu’ils rentrent dans un magasin : rayon dédié aux couches, un autre aux céréales etc : «on voudrait que le consommateur qui rentre chez nous découvre un magasin à son image, à celle de son goût et qui exclue de son parcours, les aliments qu’il souhaite éviter Â». Carrefour ambitionne même un déploiement calé sur les profils multiples que l’on trouve dans un foyer.

L’expérience Intermarché

Le groupe veut dépasser cette guerre des prix pour aller dans une « guerre des preuves Â» : « les consommateurs sont bombardés d’allégations marketing : moins de sel, moins d’additifs, made in France… C’est très compliqué pour lui de s’y retrouver. Â» déplore Anne-Marie Gaultier – Directrice Marketing et Communication Intermarché, « notre mission avec INNIT est de l’accompagner dans cette mission de mieux manger Â».  

Intermarché a depuis longtemps misé sur le mieux manger en créant ses propres usines de production à la traçabilité absolue.

En ajoutant une dimension servicielle au mieux manger, le groupe entend revisiter l’ensemble de ses références alimentaires (+ de 6 000) en retirant du sucre, du sel et en allant plus loin que juste les valeurs nutritionnelles : meilleure rémunération des agriculteurs, moins de plastique dans les emballages…

Intermarché a 3 « obsessions Â» : la santé, la société, l’environnement, et met également en avant la notion de plaisir : « on ne mange pas que pour se nourrir Â».

Le groupe donne également une dimension physique à INNIT au travers de son application mobile. Le consommateur peut aller dans son magasin et scanner directement sur place les produits qui l’intéressent.

« L’utilisation des appli représente un peu moins que la moitié des transactions, mais plus que la moitié des sessions. C’est pour cette raison que nous avons fait le choix de démarrer par l’application mobile d’INNIT : le client peut prendre le produit dans sa main.» explique Nicolas Paepegaey – Directeur digital et transformation Intermarché.

Là encore, INNIT donne des indications sur le score ainsi qu’une visibilité et une notoriété immédiate pendant le parcours d’achat.

Chez Intermarché, tout score d’un produit industriel ou de marque distributeur sera affiché : « nous avons cette volonté et cette démarche de transparence qui nous incite à travailler sur la recommandation de produits ayant un meilleur score, à retravailler nos recettes pour amener le consommateur à manger sans se poser de questions Â» ponctue Nicolas Paepegaey. La grande distribution souffre d’un certain désamour des consommateurs. Avec des applications comme INNIT, il est possible de créer une relation plus proche et surtout personnalisée : mon magasin s’intéresse à moi et me conseille ce qui est bon pour ma santé.

Une fois encore, ces expériences montrent que pour attirer les clients la relation humaine doit rester au cœur de l’expérience d’achat, et c’est ce qu’essaient de recréer les grands groupes car l’attente du client de pas être qu’un simple numéro est très forte.