Monoprix, les nouveaux concierges de la vie quotidienne ?
L’omniprésence du digital en est en partie responsable de la mutation du commerce. C’est Régis Schultz, alors Président de Monoprix, qui s’était exprimé sur l’impact du digital, sur les modifications de comportements des clients, et sur la vision d’avenir de l’enseigne.
Nous
assistons aujourd’hui à un changement est bien différent de celui de l’après
Seconde Guerre Mondiale, qui avait vu l’avènement des hypermarchés. Différent, mais
tout aussi impactant sur notre quotidien : éveil écologique et progression
constante du digital.
Le pourcentage de parts de marché grignotées par le e-commerce sur le commerce
physique n’est plus la focalisation majeure ; c’est plutôt comment
intégrer le digital dans les habitudes d’achats des clients, sans qu’ils
abandonnent les commerçants de proximité : « le digital change notre rapport au temps et aux choix. Sur internet, on
ne fait jamais la queue, et le produit que l’on cherche est presque toujours
disponible. Le e-commerce ne remplace pas tout le commerce mais fait évoluer
les attentes » expliquait Régis Schultz.
Prendre l’écologisme en compte
Avant, la clientèle était formatée à faire la chasse aux calories. Aujourd’hui, la traque aux additifs est ouverte. Le bio explose, les marques locales sont très en vogue, les marques de grandes distributions font campagne sur le nombre d’additifs banis de leurs produits et une application comme Yuka fait fureur dans les ménages !
Si cela chamboule tout le fonctionnement de la consommation, les habitudes changent aussi très vite à l’instar du Black Friday qui en 5 ans, a fait passer le mois de novembre avant décembre pour en faire le 1er mois de ventes de l’année !
Moins de prospectus
Le prospectus papier n’a pas le même impact chez Monoprix que dans les hypermarchés (là où les clients sont à la recherche de prix bas). L’enseigne utilise donc les avancées technologiques, et c’est logique, pour se démarquer dans sa communication avec une hyperpersonnalisation des offres pour chaque magasin.
Là encore, Monoprix surfe sur le phénomène écologique (moins 2 400 tonnes de papier) et économique (- 3 Milliards de dépenses).
S’ajoute à cela un coût de contact intéressant (0,015€ soit 4 à 6 fois moins cher que le prospectus papier), et un R.O.I allant de 1,5 à 4.
Augmenter son CA tout en réduisant son empreinte carbone : c’est bingo !
Parce que la consommation reste constante mais différente, les stratégies économiques changent. C’est ainsi que Monoprix s’appuie sur l’exemple d’Amazon qui potentialise ses marges non pas sur la vente des produits, mais sur les services annexes : « la chance de Monoprix c’est que nous sommes positionnés sur les créneaux porteurs : le commerce de proximité avec les supermarchés Monoprix et nos plus petites boutiques, ainsi que le bio avec Naturalia. »
On voit une orientation résolument tournée sur les services (les prix bas n’étant pas ce qui caractérise l’enseigne) avec un système de livraison écologique et performant (2 millions de parisiens livrés sans l’utilisation de voitures).
Une adaptation impérative
Monoprix met en avant le qualitatif (des délais de livraison plus souples), l’économique et l’écologique (livrer à pied ou à vélo pollue moins et coûte moins cher qu’en camionnette) et va encore plus loin avec Epicery qui offre à ses clients la possibilité de se faire livrer des colis et d’autres courses effectuées chez les commerçants de quartier (fromager, boucher …).
Reste à voir si avec le changement de Présidence, Monoprix conservera le positionnement de « hubs urbains » amorcé par l’ancienne équipe.